Lecture performée chez Heike Fiedler, 14 juin 2017,
dans le cadre de la série housevenT

Camille Bloomfield est enseignante-chercheuse à l’Université Paris 13 et à l’Université de Genève.
Sa recherche porte notamment sur l’Oulipo, les avant-gardes poétiques, la traduction et les humanités numériques.
En poésie, elle explore les modes de diffusion sur Instagram, dans des vidéo-poèmes ou à l’occasion de lectures performées, si possible polyphoniques et parfois multilingues. Traductrice littéraire, elle est aussi co-fondatrice de l’Outranspo (Ouvroir de Translation Potencial), un collectif qui pratique la traduction délivrée de ses chaînes.

La soirée:
texte ci-dessous,
images: ici
Première partie : Hypermanifeste (lecture performée & collective)

Au XXe siècle, le manifeste est devenu le genre incontournable des artistes d’avant-garde :
il permet de proclamer leur existence tout en marquant leur distinction.
Or, autant que l’attitude subversive et provocante, la production d’un manifeste est
presque devenue une injonction contemporaine. A rebours de cette tendance,
le projet Hypermanifeste est un hommage au tumulte des grandes voix du genre,
des plus bruyantes aux plus incongrues, hommage dans lequel la poète,
cherchant (évidemment) à se distinguer des stratégies de distinction, se fait discrète imitatrice …


Deuxième partie : My Instapoem (lecture individuelle avec projection)

« My instapoem » est un projet en plusieurs épisodes qui se décline sur Instagram,
un lieu pensé pour accueillir de l’image, plus que de la poésie. C’est donc d’abord le lien
entre l’image et le vers qui constitue le cœur de l’épisode 1.
C’est d’une préoccupation pour le visuel et l’expérience utilisateur (UX) que jallissent les textes de l’épisode 2, consacré au détournement d’interfaces : poèmes-mind map, poèmes-agenda et poèmes-gestion de projet
y rivalisent avec des poèmes-carte postale, poèmes-formulaire et autres poèmes-bulletin de vote.
L’épisode 3, en cours d’écriture, propose la forme du « promo-poème » comme réceptacle de la culture du selfie
et des sites de rencontre, où le soi ne peut être qu’adorable.

Camille Bloomfield

Heike Fiedler

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